A l’angle des rues Saint Vincent et des Saules, le square Roland-Dorgelès porte le nom d’un écrivain français à l’origine d’un célèbre canular. Pour se moquer des critiques d’art et du Cubisme, Dorgelès a une brillante idée: faire peindre une toile par Lolo, l’âne du Lapin Agile (juste en face). Le 8 mars 1910, en présence d’un huissier, on attache un pinceau trempé de peinture au bout de la queue de l’animal. Chaque fois qu’on lui donne une carotte, l’âne remue frénétiquement la queue, couvrant ainsi la toile de peinture. Le tour est joué!

Le tableau intitulé « Et le Soleil s’endormit sur l’Adriatique » est signé Boronali, l’anagramme d’Aliboron (l’âne dans les fables de La Fontaine). Il est présenté au salon des Indépendants. Les critiques ne tarde pas à s’extasier: cette liberté, ce sens des couleurs, c’est le nouveau manifeste de l’art! Un succès qui relève du délire jusqu’à ce que Dorgelès dévoile la supercherie et ridiculise les critiques qui l’encensait… L’oeuvre est aujourd’hui exposée à l’espace culturel Paul Bedu a Milly la Fôret où vous pouvez encore l’admirer…

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